Une poésie unique, Haiku et Kasumi

Les couteaux Haiku Kurouchi

De nombreux couteaux japonais sont aujourd’hui accessibles par le consommateur. Mais force est de constater qu’il émane de certains, ce quelque chose indéfinissable qui les rend si convaincants au-delà de leur qualités respectives. Il en est ainsi des bruts de forge que nous commercialisons. Une vague lancée par la société Chroma il y a une dizaine d’années. Et il y a bien plus à dire que seulement sur l’aspect tranchant des lames qui coule de source puisque ce sont des bruts de forge à fort taux de carbone.

Chroma n’y est pas allé par quatre chemins : leur but, retracer le caractère sauvage de la région de Tosa, à l’extrémité sud de l’île de Shikoku, au Japon, région isolée au climat rude. Concernant cet aspect le couteau Haiku Kurouchi est une réussite. Il n’y a pas mieux de l’idée exprimée dans un objet. Haiku Kurouchi est dans la continuité de ce qu’exprime le couteau Haiku, c’est plus qu’un couteau il y a une vraie poésie sous-jacente. Kurouchi est une marque, personne d’autre n’a le droit d’utiliser cette appellation.

Les couteaux Kasumi Black Forged

L’autre brut de forge de la collection est Kasumi Black Forged. Ici nous avons à faire à un Kasumi. Kasumi, ce qui le caractérise c’est la poursuite de l’esthétique. Une notion abstraite qui recouvre des significations différentes selon les cultures.  Au Japon : kirei c’est à dire joli, élégant et propre ; si on se fie au sens des kanjis originaux, kirei renvoyait à l’origine à ce qui est beau en apparence. D’où une forme ronde, normée (ainsi que des lames identiques, à l’inverse de Haiku Kurouchi où chaque lame est volontairement différente), et un choix de matériau original. Pour le contraste entre lame et manche a été choisi le cerisier américain. Le cerisier ou merisier, américain ou canadien, ou encore black cherry tree, est l’essence indigène la plus précieuse du continent américain, aux subtiles variations du brun vers l’acajou. Il a la particularité de rougir avec le temps. Les cerisiers japonais sont plus clairs. Son grain fin et la texture uniforme et satinée, lui confèrent un caractère élégant et raffiné.

Deux produits similaires sur un plan qualitatif mais très différents d’un point de vue esthétique. Nous célébrons ici un mariage entre la carpe (koï…) et le lapin. Cette expression populaire servait autrefois de métaphore aux mariages entre nobles et roturiers ; l’analogie nous permet de prendre cela au premier degré : le nobliau Kasumi et le roturier brut d’extraction Kurouchi. Deux oppositions de style pour un plaisir pluriel.