Le croquis ci-contre explique les différences entre les 3 principales nuances d’aciers : aciers tendres shigane (européens), aciers durs hagane (japonais), aciers hybrides kawagane et leurs déclinaisons.
L’acier européen (aciers tendres jusque 0,5 % de carbone), oranda tetsu, est opposé à l’acier japonais, watetsu, qui ne retient que les pépites contenant entre 0,6 % et 1,5 % de carbone (aciers précieux = tamahagane). Les aciers européens proviennent de roches minérales contenant de l’oxyde de fer. Tandis que les aciers japonais sont obtenus à partir d’un sable ferrifère appelé satetsu. Ce sable ferrifère se décline en deux types : l’akame, de couleur rouille, et le masago, de couleur noire. Le masago, en raison de sa faible teneur en impuretés. Il convient mieux à la fabrication d’acier pour les couteaux.
Longtemps, les nuances découlaient des minerais locaux. Sauf pour quelques visionnaires pratiquant des montées et descentes en température précises dans des petits creusets. Nous nous souvenons d’Asad-Allah d’Ispahan, dont les lames étaient vendues au poids de l’or (ce qui peut expliquer le prix élevé des couteaux de qualité aujourd’hui). La technique s’est ensuite propagée en Espagne (Tolède, XIVe siècle), puis en Angleterre (Sheffield, XVIIe siècle). Les Japonais, quant à eux, ont appris des Chinois et ont travaillé les aciers par section de lame pour l’industrie des armes de taille utilisées en temps de guerre.
Il convient ici d’introduire une notion que maints utilisateurs négligent. La difficulté principale du forgeron est de maintenir l’équilibre entre capacité
de coupe et solidité, en résistance des matériaux, ductilité. C’est la capacité d’un matériau à se déformer plastiquement sans se rompre. La résistance à l’étirement. L’or est le matériau le plus ductile car le fil que l’on obtient par son étirement extrême est le plus fin de tous les matériaux connus. Pour un couteau ou un sabre plus il est dur, donc coupant, plus il est cassant. Dans le cas où une micro-fissure deviendrait critique (cas typique d’un éclat qui n’aurait pas été rattrapé à la pierre – d’où l’importance de la pierre !), la lame peut rompre. D’un autre côté une lame souple risque de ne pas couper correctement ni longtemps. Et on n’est quand même plus dans l’ère du jetable mais à la recherche d’une consommation plus raisonnée moins consommatrice de matière. Les Japonais ont résolu cette problématique avec élégance, ce sont les trempes cryogéniques façon Masahiro ou les damas kasumi où chaque détail de la technique de forge participe à l’équilibre de la lame.
Chroma a introduit un nouvel alliage inoxydable novateur pour Chroma Turbo. Il associe ductilité et pouvoir coupant grâce à une trempe sélective. C’est une avancée vers la modernité. La forge, la trempe, le polissage et l’affûtage ont été entièrement repensés, nécessitant de nouveaux appareils de mesure pour contrôler les processus. Le fil du couteau atteint une dureté de 60° HRC.
C’est le design Porsche, leur meilleure vente, qui hérite logiquement de la méthode.
Première mondiale au salon de Francfort mi-février, puis livraisons courant mars.
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