Question : Bonjour, je vais prochainement passer commande d’un Santoku alvéolé Haiku H16. C’est le premier couteau japonais dans lequel j’investis. J’ai bien évidemment prévu l’achat d’une pierre à aiguiser mais c’est sûr un autre point qui me semble crucial que je bloque, le chois de la planche à découper. J’ai lu dans un des commentaires de votre blog que vous recommandiez une planche en plastique ou en bois SAUF bambou, lui préférant un bois dur. Préférant le bois, auriez-vous des indications sur le type d’essence qui serait le mieux (ou du moins du meilleur rapport qualité/prix.) ? Je ne vous cache pas non plus également que si vous aviez des références précises à me proposer, ça serait super ! Sur un autre plan, je tenais aussi à vous remercier pour l’excellence qui se dégage de ce que je peux voir autour de Chroma à travers ce site ou le blog. On sent vraiment que la passion vous anime, sans aucune pédanterie vis-à-vis des débutants (comme moi). Les articles et commentaires que j’ai pu lire avaient en plus de la passion, professionnalisme, pédagogie et grande écoute. Je trouve que ce sont des choses qui se font malheureusement de plus en plus rare dans le commerce et vu que je ne suis pas du genre à ne me manifester que pour les trains qui arrivent en retard, je me devais de vous le préciser ! Merci d’avance pour votre réponse et très bonne continuation à vous. Et soyez assurés que je parlerai de Chroma autour de moi !
Réponse : Bonjour, Tout d’abord merci pour votre avis complet qui nous confirme le bien-fondé de notre démarche. Pour en venir à votre question, nous recommandons en effet plutôt le bois lorsque c’est possible sinon un plastique mou. En France, chez les pros, le bois n’est pas accepté par les normes sanitaires. C’est une ancienne décision, qui a fait le tour du monde. Et si depuis, la plupart des pays ont fait marche arrière, en France on reste sur le plastique – le plastique au final est moins hygiénique car il prend plus les marques du couteau, laissant beaucoup plus de saletés s’incruster sans aucune possibilité de nettoyer. Le bois lui travaille et a plus tendance à se refermer en gonflant avec l’humidité. De plus lorsqu’on coupe, une partie infime de la planche plastique finira invariablement dans les aliments. Autant avoir du bois que du plastique dans ce cas. Le bambou est hygiénique comme le bois mais comporte un fort taux de silice, qui émoussera plus rapidement les couteaux. Pour les planches à découper en bois, beaucoup d’essences conviennent, le hêtre fait partie des plus utilisées pour les entrées de gamme mais est plutôt bon. Le chêne est un bois parfait et plus sombre. Ce n’est pas le seul élément à prendre en compte. L’épaisseur, la surface utile, la façon dont elle est fabriquée (en bois debout c’est le mieux, mais aussi le plus cher et il faut que la colle soit de qualité), quelle écorce de telle essence de bois… Etc. Pour essayer de synthétiser, selon votre budget et pour une planche qui va durer des dizaines d’années, visez une planche dans un bois assez dur qui ne soit pas trop une éponge (sinon elle va gondoler) – évitez le sapin, le pin ou ce genre de chose et naturellement les bois non identifiés – en bois debout si ça rentre dans vos moyens – étudiez bien la surface de travail qu’il vous faut pour ne pas prendre une planche trop petite – une planche assez épaisse risque moins de gondoler et aura une meilleure stabilité (plus lourde). Pensez aussi à la rigole pour récolter les liquides. Cordialement,
Complément. Vos réflexions nous guident et nous vous en remercions. Nous avons depuis introduit une planche en chêne aussi belle que pratique avec encombrement minimum :