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Les couteaux coupent l’amitié…

 

CHROMA… les petits cadeaux l’entretiennent.

Le passage des chefs du jury Top Chef mercredi 27 janvier sur le plateau de l’émission C à vous sur France 5 nous donne l’occasion de rectifier ce proverbe dont la première partie est aussi fausse que la seconde est vraie. En effet, on voit dans l’émission Anne-Sophie Lapix se voir offrir un bloc Chroma Top Chef à l’arrivée des chefs dans le loft et la présentatrice se précipiter pour offrir une pièce à chacun des quatre membres du jury Top Chef. Au passage, drôle de similitude, cette émission a adopté le même logo que [C]hroma sauf en losange et le même fonctionnement, c’est à dire l’adaptation des couleurs au C intérieur en fonction des différentes chartes graphiques, comme quoi Chroma est précurseur en de nombreux domaines 🙂      

Que voilà une superstition qui a perpétué son empire. Cette influence attribuée aux couteaux (et ciseaux) vient de loin. En remontant au Moyen-Age on note que le don d’un couteau avait une signification différente. Il était à la fois la marque de sainteté des transactions, l’appoint d’une concession faite par le seigneur au vassal et la reconnaissance d’un droit restitué à ceux qu’on en avait privé. Dans l’un ou l’autre de ces cas, le couteau ou l’épée se déposait solennellement sur l’autel. Au Haut Moyen-Age, la signification était déjà différente, le vassal offrait à son seigneur le don de son épée, signifiant ainsi qu’il rejoindrait l’ost une fois convoqué, et le seigneur le rétribuait pour le temps qu’il passait à la guerre. Plus loin encore, le glaive comme serment de fidélité. Comment le sens s’en est-il perverti à ce point qu’il dise aujourd’hui tout le contraire de ce qu’il voulait dire autrefois ? Nous n’avons pas d’explication sur ce cheminement. Observons qu’en 1480 dans un recueil de contes médiévaux (les Evangiles des quenouilles) l’auteur dit ceci en langue d’oil :  “cellui qui estrène sa dame par amours, le jour de l’an, de couteaux, sachiez que leur amour refroidira”. La mauvaise réputation des couteaux comme dons d’amour ou d’amitié leur vient certes de leurs propriétés tranchantes, mais il est drôle de constater qu’il est resté quelque chose de la contraction d’alliances : lorsque les jeunes mariés coupent ensemble la première part du gâteau de mariage. N’est-il pas paradoxal que l’acte de couper signe leur union ? Notons à ce sujet que le couteau à pâtissier fait un excellent cadeau de mariage, pouvant servir de couteau à pain ou pour les fonds de tarte après. 
Bref, rendre une pièce ou pas, ne signifie rien sinon un résidu d’un geste mal interprété. Une superstition. Au Japon par exemple offrir un couteau est un geste éminemment précieux et apprécié, les apprentis se voient souvent offrir un couteau de leur patron lorsqu’ils quittent l’établissement. Si jamais un Japonais vous offre un couteau ne rendez pas de pièce. Les cadeaux s’ouvrent hors de la présence de la personne qui offre sauf s’il s’agit de nourriture que l’on désire partager (dans ce cas ne déchirez pas l’emballage). On utilise ses deux mains pour donner ou recevoir un cadeau.