Autrefois le noyau d’une lame de katana était constitué d’acier dit « Tamahagane ». La matière de base de cet acier est de la magnétite sablonneuse détachée par oxydation de rochers volcaniques que l’on trouve sur le lit des rivières situées dans une région précise du Japon. L’acier-sable introduit par l’ouverture supérieure du fourneau se transforme en acier-métal, lequel une fois liquéfié cristallise au fond du fourneau à température plus basse. Cet acier a une composition moléculaire telle qu’on peut travailler à une température moins élevée d’environ 500 °, ce qui en fait l’acier le plus pur au monde : le métal n’étant chauffé qu’à env. 900°, c.à.d. à la limite de son point de fusion, il reste tout à fait inerte. Le dernier fourneau s’est éteint dans les années 1950 près du port de Yasuki. Il a été racheté par la firme Hitachi Metals qui depuis lors pratique une politique commerciale draconienne pour ne produire que des aciers à très forte valeur ajoutée. Un de ceux-là, Yasuki blue steel à 1,2 % de carbone et 1,50 % de tungstène, est utilisé par Chroma pour son Haiku Itamae. Très cher à l’achat, sa fabrication n’est possible que dans un cadre artisanal en série limitée. L’eau et le feu ont une importance particulière. Le minerai ne se transforme en métal qu’avec du charbon de bois comme combustible et l’eau, premier élément chimique directement en contact avec le métal en transformation, doit être particulièrement pure. Attention : ce couteau rouille s’il n’est pas entretenu dans les règles de l’art. Haiku Itamae est fabriqué à Sakaï par des maîtres-couteliers perpétuant des traditions métallurgiques millénaires.