Un face à face de Titans
Chroma France commercialise deux produits similaires dans la catégorie couteaux damassés mais néanmoins différents dans leur conception.
Haiku Damas, c’est la même lame que Kasumi standard ou que le clone Kasumi apparu ces dernières années sur le marché : le produit Shun de Kaï. Même fabrication pour les trois, même acier. C’est surtout au niveau du manche que ces produits divergent.
Haiku Damas se singularise par son manche en bois de honoki qui rend le couteau extrêmement léger et équilibré. Le honoki est le bois des sayas japonais, les fourreaux des sabres anciens, un bois doux apparenté au magnolia qui doit reposer de longues années avant d’être retravaillé. Le manche Kasumi standard est en bois de cerisier compressé à chaud à 500° C et durci. Les autres damassés japonais sont le plus souvent en pakka. Le pakka est un mélange de résine et de bois laminé et a ses adeptes du côté des fournisseurs de couteaux en raison de sa facilité d’emploi (ce bois meuble est très facile à ajuster à la lame). Mais il ne semble pas être la solution optimale car régulièrement nous constatons le retour pour réparation au Japon de séries entières. Inconvénient majeur : à la longue des écarts peuvent se former entre le talon de la lame et le manche, phénomène accentué à proximité d’une source de chaleur. Cela ne se voit pas avant que ce produit n’arrive en Europe. En Asie l’humidité est très forte, un couteau bien ajusté là-bas peut se déformer dans nos contrées plus sèches. Le montage à l’ancienne des lames Haiku Damas met ce couteau à l’abri des variations hygrométriques.
Dans sa version haut de gamme, Kasumi Masterpiece, Kasumi adopte une autre solution : le micarta, un mélange bois/tissu extrêmement solide. Mais il est aussi plus difficile d’ajuster du micarta solide qu’un simple pakka. Une explication parmi d’autres de la différence de prix entre Kasumi MP et les autres, mais un gage pour l’avenir par rapport à des montages plus simples comme les manches en pakka.