Comment certains sur-vendent leurs produits.
C’est le cas d’un fabricant japonais qui lance en 2000 sur le marché français le premier couteau de cuisine en damas inoxydable. La démarche se retrouve copiée par les autres couteliers nippons ni mauvais. Ce fabricant (Kasumi), en toute humilité, répand la bonne parole : son couteau. C’est un acier VG10 revêtu d’un noyau de 16 couches de chaque côté = 32 couches. C’est ainsi qu’on compte au Japon où n’ont de valeur que les couches carburées, celles qui coûtent de l’argent. Et non celles alliées, en nickel.
Un schéma pour comprendre.
Nous avons 4 barres d’aciers, une barre comprenant 8 couches d’acier dur et tendre alternées.
Côté gauche : A = 8 couches + B = 8 couches = 16 couches, A est ensuite soudé à B avec un autre acier.
Côté droit : C = 8 couches + D 8 couches, idem.
Côté droit : C = 8 couches + D 8 couches, idem.
A+B et C+D sont alors rattachés au noyau (VG10 chez Kasumi), 8+8+8+8 (+1) = 33 couches. On parle techniquement d’un damas impair. On peut voir les strates à l’oeil nu, l’alternance de couches d’acier étant révélée par l’application d’un acide attaquant certains alliages plus fort que d’autres et colorant ceux qui sont plus réactifs (les alliages inoxydables seront peu affectées par la solution tandis que les aciers au carbone le seront plus).
Pour l’instant tout va bien, dans les années 2000-2005 toute l’industrie communique sur 32/33 couches.
Le succès de ces couteaux attire des commerçants qui se disent pourquoi ne pas compter les couches deux fois puisqu’il y en a deux en principe. On voit alors apparaître des damas 64 couches (qui seraient en réalité 65 avec le noyau si on est dans l’optique de tous les compter, 64 met effectivement le doigt sur l’artifice marketing). Le premier à utiliser cette terminologie inexacte est la société Yaxell. Et puis se dit la prochaine génération de couteliers qui débarque en France. Si on compte des couches doubles, pourquoi ne pas compter les deux aciers de soudure des couches A+B et C+D également. On se retrouve alors avec 67 couches. Les années suivantes, les nouveaux arrivants ne sachant pas comment se différencier par rapport aux couteaux damas déjà sur le marché. Ils vont au fur et à mesure procéder à une inflation de couches. Les couteaux damas A+B+C+D+E de 8 couches + VG10 + F+G+H+I+J deviennent au lieu de 8X10 +1 = 81 couches… 161, et même des 181 – ce dernier comptage que personne au Japon ne comprend car visiblement il y a un hic dans le boulier.
Il faut donc faire attention : le nombre de couches n’est pas forcément révélateur d’un prix. D’ailleurs ce qui compte n’est pas le nombre de couches mais la qualité du noyau. Un couteau en noyau 0,8 % de carbone ne devrait pas coûter autant qu’un en 1,0 % de carbone, le prix de revient est 10 fois supérieur ! Prix du marketing de l’honnêteté pour Kasumi qui ne jette pas de la poudre aux yeux.
C’est là qu’intervient Chroma en nous réalisant un VRAI damas qui coupe et non seulement le noyau qui coupe. Ce sera DORIMU, rêve en japonais. Un 64 couches (soyons modestes) qui n’est pas comparable à la précédente technique de barres (sinon on parlerait d’un 64 X 8 = 512 couches d’après les comptages des damas industriels et certains iraient dans leur logique jusqu’à 1024…). Un PUR DAMAS, pair cela va de soi, d’où son nom DORIMU PURE DAMASCUS