Question :
Quelles différences y-a-t-il entre la marque Shun de Kaï et la marque Kasumi Masterpiece ?
Merci d’avoir posé votre question.
Réponse :
D’un côté, un gros faiseur qui poursuit une logique industrielle et de l’autre une PMI à taille humaine qui perpétue l’héritage de ses ancêtres couteliers.
Fin des années quatre-vingts dix la petite société Kasumi, entreprise familiale ancrée dans l’histoire locale de Seki City, lance sur le marché la vogue des couteaux damas. Elle remportera le prix Design + à Francfort en 2002, et inspire fortement ses contemporains. Kasumi Damas est l’original du damas de cuisine en France et dans le monde.
La société qui produit “Shun” fabrique des rasoirs depuis fort longtemps (mais un rasoir, c’est du jetable, ce n’est pas le même savoir-faire). Elle est leader dans ce domaine au Japon. En 1991 elle se lance dans le couteau de cuisine, d’abord l’entrée de gamme, puis 11 ans après rejoint le segment de Kasumi. Aujourd’hui, elle se définit comme une société centenaire sans préciser qu’il ne s’agit pas de la coutellerie. Constatant que de nombreuses copies arrivaient sur le marché, Kasumi a pris la décision dès 2004 d’upgrader techniquement et visuellement la gamme standard pour ne pas tomber dans la comparaison facile. C’est la gamme Masterpiece dont ne s’occupent que les couteliers les plus aguerris. La marque “Shun” a quant à elle pris un chemin inverse, misant sur le mass-market. Au vu des derniers tests conso, il semblerait que l’écart s’est creusé entre les deux.
Cela s’explique. Dans la décennie 2010, la société Kaï opte pour un changement de la composition de son acier, rajoutant du chrome en grande proportion. Ce qui dénature le tranchant originel de l’acier VG10 et complexifie le ré-affûtage. Une première différence marquante entre les deux fabricants.
Kasumi Masterpiece se distingue en sus par :
- un affûtage katana à la pierre avec finition #3000 par rapport à un affûtage à bande
- un aiguisage à 3 décimales près (0,000)
- un damas complexe plus élaboré
- un manche en micarta au lieu du contreplaqué bois qui est instable sous nos latitudes. Le pakka, bois laminé meuble, est facile à ajuster, mais il ne semble pas être la solution optimale ; à la longue des écarts peuvent se former, phénomène accentué à proximité d’une source de chaleur. Cela ne se voit pas avant que ce produit n’arrive dans nos cuisines.
- un contrôle-qualité extrême objectif 0 défaut